Vague
après vague, les mots
Le
vendredi 20 juin 2014 a eu lieu, au restaurant Mon Loup, du côté de
la rue Pasteur à Besançon, une lecture publique intitulée Vague
après vague, les mots,
aboutissement d'ateliers d'écriture que j'ai animés, l'année
2013/2014.
Mus
par leur désir et leur goût d'écrire, Joseph Boisson,
Lucienne Bourgain, Martine Compant, Michèle
Jourdan, Véro Prétet et Nelly Takadoum se sont
prêtés vaillamment, et non sans talent, à l'exercice de la lecture
à voix haute de leurs textes, devant un public attentif et
bienveillant.
Composés
à partir d'un choix de propositions d'écriture, les textes se sont
déployés, vague après vague, chacune figurant une thématique :
1-Je
me souviens, dans le désordre du souvenir, à plusieurs voix
2-Duo
fantaisie
3-Titres
de films détournés
4-Un
jour je suis né-e
5-Langue
infinitive
6-Ville,
déclinaisons
Quelques observations sur certaines de ces propositions d'écriture :
-La
première est évidemment infiniment féconde, des souvenirs les
plus infimes aux plus structurés.
-La
troisième a donné des résultats intéressants, mêlant jeu,
souvenirs personnels et inventivité, en résonance avec le « défi »
plaisant et productif : détourner des titres de films pour
composer des textes.
Il
s'agissait de : « Les quatre cents coups » de
Truffaut (1959), « La chute » (aucun lien avec le roman
de Camus) d'Olivier Hirschiegel, 2004, « Le silence des
agneaux » de Jonathan Demme, 1991, « Marianne de ma
jeunesse », de Julien Duvivier, 1955, « Danse avec les
loups » de Kevin Costner, 1990, « La planète des
singes » de Franklin Schaffner, 1968, « La nuit a peur du
soleil » de Mustapha Badie, 1965 d'une part et d'autre part
de : « A l'ouest rien de nouveau » de Lewis
Milestone, 1930, « Autant en emporte le vent » de Victor
Fleming, 1939, « De battre mon cœur s'est arrêté » de
Jacques Audiard, 2005, « Nous nous sommes tant aimés »
d'Ettore Scola, 1974.
[Au
gré de ma déambulation sur la toile, j'ai appris qu'un dialogue
théâtral a été entièrement conçu avec 154 titres de films :
« Un
couple rompt au restaurant en utilisant uniquement des titres de
films dans sa conversation, telle a été l'idée de la chaîne
YouTube POYKPAC
Comedy.
154 titres de productions ont été utilisés en tout pour créer
cette scène de rupture pour le moins originale... ».
Confortant ainsi la piste créative de titres de films, en tant que
tels, rebondissant vers d'autres possibilités.]
-La
cinquième :
il s'agissait de faire découvrir la force d'expression de
l'infinitif, sa puissante sobriété.
Surprenants,
réjouissants, émouvants, selon la personnalité des auteurs et
l'angle d'approche retenu, les textes, au total, n'ont pas laissé
indifférents celles et ceux qui écoutaient. Écoute
précieuse et encourageante donnant sens au projet de lecture,
justifiant efforts et temps consacrés.
Lors
des animations d'ateliers, ma démarche a été constamment
sous-tendue par un principe : chacun peut s'autoriser à trouver la
part écrite de sa langue personnelle, à travers sa sensibilité
propre, ses mots. Hors de toute
intention littéraire – qui pourrait advenir, bien sûr, -
on peut déjà élaborer sa langue écrite, entrer en relation avec
la langue et dans cette mise en relation, appréhender son univers
intérieur, formuler le monde. D'une certaine façon, les
propositions d'écriture sont des portes d'entrée vers la langue. Et
parce que la langue existe en dehors de nous, dynamique, riche du
réel, dense, lourde des apports de l'histoire, des civilisations et
des cultures, il revient à chacun d'enrichir sa langue à la source
vivifiante des livres et des dictionnaires...
La
lecture s'est déroulée, entourée, en quelque sorte, de
l'exposition de Collages de Monique Girardot,
illuminant les murs du restaurant.
Offrande |
Merci
à la maîtresse des lieux Catherine Dussert, de nous avoir
ouvert son espace pour notre lecture, attitude d'accueil qui
contribue, parmi d'autres, à la convivialité d'une ville, merci à
Aurélie, à Julie.
La
main sur le cœur, Merci au public qui avait toutes les raisons de ne
pas venir : - beau temps, veille de la fête de la musique dont
les premières notes se faisaient déjà entendre au centre-ville,
matchs de foot divers - et qui a répondu présent ! De quoi
avoir envie de récidiver !
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