lundi 1 septembre 2014

Vague après vague, les mots

Vague après vague, les mots

Le vendredi 20 juin 2014 a eu lieu, au restaurant Mon Loup, du côté de la rue Pasteur à Besançon, une lecture publique intitulée Vague après vague, les mots, aboutissement d'ateliers d'écriture que j'ai animés, l'année 2013/2014.
Mus par leur désir et leur goût d'écrire, Joseph Boisson, Lucienne Bourgain, Martine Compant, Michèle Jourdan, Véro Prétet et Nelly Takadoum se sont prêtés vaillamment, et non sans talent, à l'exercice de la lecture à voix haute de leurs textes, devant un public attentif et bienveillant.

Composés à partir d'un choix de propositions d'écriture, les textes se sont déployés, vague après vague, chacune figurant une thématique :

1-Je me souviens, dans le désordre du souvenir, à plusieurs voix
2-Duo fantaisie
3-Titres de films détournés
4-Un jour je suis né-e
5-Langue infinitive
6-Ville, déclinaisons

Quelques observations sur certaines de ces propositions d'écriture :
-La première est évidemment infiniment féconde, des souvenirs les plus infimes aux plus structurés.
-La troisième a donné des résultats intéressants, mêlant jeu, souvenirs personnels et inventivité, en résonance avec le « défi » plaisant  et productif : détourner des titres de films pour composer des textes.
Il s'agissait de : « Les quatre cents coups » de Truffaut (1959), « La chute » (aucun lien avec le roman de Camus) d'Olivier Hirschiegel, 2004, « Le silence des agneaux » de Jonathan Demme, 1991, « Marianne de ma jeunesse », de Julien Duvivier, 1955, « Danse avec les loups » de Kevin Costner, 1990, « La planète des singes » de Franklin Schaffner, 1968, « La nuit a peur du soleil » de Mustapha Badie, 1965 d'une part et d'autre part de : « A l'ouest rien de nouveau » de Lewis Milestone, 1930, « Autant en emporte le vent » de Victor Fleming, 1939, « De battre mon cœur s'est arrêté » de Jacques Audiard, 2005, « Nous nous sommes tant aimés » d'Ettore Scola, 1974.
[Au gré de ma déambulation sur la toile, j'ai appris qu'un dialogue théâtral a été entièrement conçu avec 154 titres de films : « Un couple rompt au restaurant en utilisant uniquement des titres de films dans sa conversation, telle a été l'idée de la chaîne YouTube POYKPAC Comedy. 154 titres de productions ont été utilisés en tout pour créer cette scène de rupture pour le moins originale... ». Confortant ainsi la piste créative de titres de films, en tant que tels, rebondissant vers d'autres possibilités.]
-La cinquième : il s'agissait de faire découvrir la force d'expression de l'infinitif, sa puissante sobriété.
Surprenants, réjouissants, émouvants, selon la personnalité des auteurs et l'angle d'approche retenu, les textes, au total, n'ont pas laissé indifférents celles et ceux qui écoutaient. Écoute précieuse et encourageante donnant sens au projet de lecture, justifiant efforts et temps consacrés.
Lors des animations d'ateliers, ma démarche a été constamment sous-tendue par un principe : chacun peut s'autoriser à trouver la part écrite de sa langue personnelle, à travers sa sensibilité propre, ses mots. Hors de toute intention littéraire – qui pourrait advenir, bien sûr, - on peut déjà élaborer sa langue écrite, entrer en relation avec la langue et dans cette mise en relation, appréhender son univers intérieur, formuler le monde. D'une certaine façon, les propositions d'écriture sont des portes d'entrée vers la langue. Et parce que la langue existe en dehors de nous, dynamique, riche du réel, dense, lourde des apports de l'histoire, des civilisations et des cultures, il revient à chacun d'enrichir sa langue à la source vivifiante des livres et des dictionnaires...

La lecture s'est déroulée, entourée, en quelque sorte, de l'exposition de Collages de Monique Girardot, illuminant les murs du restaurant.


Offrande
La vague finale que je n'avais pas prévue a été la surprise d'un texte, sympathique et gentiment taquin, écrit collectivement sur ma façon d'animer les ateliers, de l'offrande d'un bouquet de fleurs. Émotion. (J'ai beaucoup de chance. A Alger, j'ai eu également droit, à la dernière séance des Ateliers, à un bouquet de fleurs, offert, je m'en souviens, par Ghania)
Merci à la maîtresse des lieux Catherine Dussert, de nous avoir ouvert son espace pour notre lecture, attitude d'accueil qui contribue, parmi d'autres, à la convivialité d'une ville, merci à Aurélie, à Julie.
La main sur le cœur, Merci au public qui avait toutes les raisons de ne pas venir : - beau temps, veille de la fête de la musique dont les premières notes se faisaient déjà entendre au centre-ville, matchs de foot divers - et qui a répondu présent ! De quoi avoir envie de récidiver !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire